Une nouvelle aire protégée dans le Bassin du Congo plus grande que la Suisse

Posted on 22 November 2017
Chute Lofoi sur la rivière Lufira
© Elise Queslin
La création aujourd’hui de l’une des plus grandes zones humides protégées en République Démocratique du Congo permettra d’assurer une plus grande protection de cette partie importante du Bassin du Congo en assurant une plus grande protection de sa riche biodiversité et en sécurisant la fourniture d’eau pour de nombreuses communautés.
 à l’eau  sécurisera cette ressource en eau pour les communautés et la nature. Cette désignation intervient à un moment où l’importance de la conservation des zones humides est de plus en plus en reconnue en relation avec l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de celui-ci. Une étude récente a découvert qu’un autre site Ramsar en RDC et les tourbières s’y trouvant étaient l’un des écosystèmes les plus riches en carbone au monde. Des études similaires pour le bassin de la Lufira restent encore à entreprendre.
 
D’une étendue de presque 4,5 millions d’hectares, une superficie plus grande que celle de la Suisse, le bassin de la Lufira situé dans le sud-est de la RDC a été désigné comme zone humide d’importance internationale sous la convention de Ramsar. Couvrant un réseau de rivières, de lacs naturels et artificiels, de chutes d’eau, d’ étangs, de marais, de plaines inondées et des forêts marécageuses, la nouvelle aire protégée englobe quatre aires protégées et abrite de nombreuses espèces endémiques de poissons, d’oiseaux, de reptiles et le rare lechwe de l’Upemba. La Lufira, qui est la principale rivière alimentant le site possède plusieurs chutes d’eau dont celle de la LofoÏ, plus haute chute d’Afrique et deuxième au monde avec 384 mètres de hauteur.
 
« Le WWF est satisfait que cette zone humide extraordinaire soit reconnue comme une zone d’importance internationale et qu’elle sera désormais protégée dans le cadre de Ramsar » a déclaré Bruno Perodeau, Directeur de la Conservation au WWF-RDC. « Le renforcement de la protection du bassin de la Lufira est une étape significative vers sa conservation effective et pour le bien être des communautés aussi bien que de la faune importante qui y vit. »
 
Il est symbolique que la création de l’une des 15 plus grandes zones humides au monde intervient juste après la Conférence de Bonn du fait de la conscience grandissante du rôle que les zones humides saines peuvent jouer dans l’adaptation au changement climatique et à son atténuation. En plus d’aider au maintien des stocks d’eau et à minimiser les impacts des crues extrêmes, certaines zones humides agissent aussi comme d’important puits de carbone.
Le nouveau site est le quatrième en RDC ce qui amène la superficie totale des zones humides protégées à plus de 12 millions d’hectares.
 
“Le Bassin du Congo est une priorité de conservation mondiale et il est maintenu vivant par ses nombreux cours d’eau et zones humides » a déclaré Bruno Perodeau. « Le WWF continuera a travailler avec le gouvernement et les communautés pour de meilleurs plans de gestion, et ce particulièrement à la lumière de la menace du changement climatique. Avec l’appui de nos principaux partenaires financiers (USAID, UE, KfW…) une meilleure  gestion devra aider à assurer le maintien des services écosystémiques que le site fournit déjà et à garantir qu’il demeure résilient face aux changement environnementaux imprévisibles »
Avec cette annonce du site du Bassin de la Lufira, le WWF appuie depuis les 20 dernières années la protection d’environ 105 millions d’hectares de zones humides dans le monde sous la convention de Ramsar.
 
La désignation de ce nouveau site Ramsar a été rendue possible grâce à l’appui de l’USAID (Agence américaine d’aide au développement international) et de la Coopération allemande
Chute Lofoi sur la rivière Lufira
© Elise Queslin Enlarge